Trek de Santa Cruz dans la Cordillère Blanche du 23 au 27 novembre 2012

Altitudes début Cashapampa 2900m, col Punta Union 4750m, arrivée Vaqueria 3600m

Nous resterons finalement encore une journée à buller à Huaraz avant de partir pour le trek, il faut bien s’acclimater à l’altitude! Nous aimerions prendre une mule pour le trek mais on nous explique qu’il est obligatoire que le muletier nous accompagne (et nous ne voulons pas trainer un boulet avec nous, car il ne pourrait surement pas suivre notre rythme diabolique) nous abandonnons donc l’idée et nous préparons à porter nos gros sacs avec toute la nourriture pour les 4 jours. Levé 6h, chouette le ciel est bleu et le soleil brille en route pour Cashapampa à 3h de route ! Nous y arrivons à 11h tout juste à temps car nous avons quand-même 5h de marche avant le premier campement et la nuit tombe tôt dans les montagnes. Nous essayons une dernière fois de trouver un petit âne sympathique pour nous accompagner et alléger nos sacs qui sont vraiment bien lourds, mais sans succès ! Nous partons tête baissée sous un soleil de plomb.

Faux départ, nous loupons le premier pont et nous embarquons sur quelques centaines de mètres du mauvais côté de la rivière. Demi-tour. Cette fois c’est parti pour la Cordillera Blanca ! Le début est une montée qui s’enfonce entre deux montagnes et pour le moment pas un brin de blancheur. Il faut attendre la fin de journée et le faux plat de la vallée pour apercevoir au loin, notre premier sommet enneigé. Durant toute cette premier journée nous avons suivi la rivière, à rebrousse courant, le soleil était de la party et nous a fait oublié quelque peu le poids écrasant de nos sacs. Au loin apparait le premier campement, chouette ! Repos dans un spot plutôt sympa, seulement une autre tente avec un sympathique Israélien et de nombreuses vaches. Juste le temps de se faire à manger avant d’accueillir la pluie pour la nuit.

Le deuxième jour, c’est un faux plat sur le plateau de Huascaran, dans un corridor de sommets enneigés, en jouant à cache cache avec les nuages. Ce n'est pas la meilleur saison pour randonner, mais les surprises de découvrir encore et toujours de nouveaux mont enneigés accompagnant notre route, distraient nos pauses: "récupération, barre chococo-prise de force". A midi nous déjeunons seul au monde au milieu d'un no man’s land de sable où coule la rivière. Vite la pluie approche, mangeons le riz pas cuit et décollons!! A notre arrivée, le soleil nous offre enfin la possibilité de profiter pleinement de ce lieu magique. Tranquilidad.

La réputation du Santa Cruz n'est pas usurpée, le matin nous assistons à un fabuleux spectacle, parfait pour attaquer le col avec un mental de glace et de roche! La montée commence calmement et sous le soleil... et les choses se gâtent, au fur et à mesure que l'altimètre s'emballe! Arrivée au sommet non sans mal, nous profitons tant bien que mal, de la folie des grandeurs. Quelques minutes seulement, car les éléments nous imposent la redescente. De l'autre côté c'est un autre monde, une sensation d'avoir quitté notre "chez nous" pour arriver chez le voisin. L'herbe est toujours plus verte à côté, pas toujours... La redescente est raide et délicate et le camino n'est pas toujours bien balisé. La pluie ne cessera que bien plus tard, seulement que pour un bref moment. Nous croisons des collègues réalisant le trek dans l'autre sens, plus facile mais moins impressionnant! En haute saison c'est une vraie autoroute ce trek, mais en saison des pluies seuls les hurluberlus le réalisent.

Sans gaz dans notre bombonne, nous attaquons notre dernière et courte étape, enfin selon nos prévisions. Nous devons rejoindre Vaqueria où un bus doit nous attendre pour nous ramener à Huaraz. Après des derniers paysages gigantesques, nous rejoignons la sortie du parc Huascaran, la suite nous fait traverser quelques villages pittoresques, où les enfants demandent des cadeaux à chaque trekkeurs qui passent : « tu aimes les bombons chico?? oui? beaucoup beaucoup? et ben tiens mon petit, Ah il y a toi aussi et ta soeur, et t'en veux aussi pour ton cousin et ta grand mère, ta belle mère aussi elle a faim, ah bon ben tenez!! » et gare à la maman, si tu donnes des bonbons aux enfants des voisins et pas aux siens!!

Apres une ultime erreur qui nous emmène à Cajamarca au lieu de Vaqueria et nous rajoute 40min de descente et 1h30 de montée, nous atteignons Vaqueria, sans plus aucun jus dans les chaussettes! Là le minibus!! chouette! Le fils conduit le mini bus, le père tient la tienda juste devant et la mère s'occupe de l'hôtel (enfin des matelas disposer dans des espèces de caves sans carreaux aux fenêtres) .Ah notre grand malheur nous apprenons que nous avons loupé le bus "officiel" à 20 Soles, et que nous devons payer 200 soles pour rentrer sur Huaraz avec ce mini bus privatif! Après s'être ruiné dans la tienda du père et que le fils veuille nous faire payer un prix exorbitant, voila la femme qui nous propose sa chambre, pour une modique somme, vous vous en doutez. Impossible de partir à pied nous disent ils et il n'y a aucun autre hôtel dans le coin à part un très loin et très cher! et ben allons voir quand-même ailleurs. Nous qui avions rêvé d'un bonne douche chaude d'un vrai lit et d'un bon gros poulet frite à Huaraz, nous revoilà repartit sur les chemins à l'opposé de notre point d'arrivée.

Nous pensions être mal chanceux, et c'est là, que nous croisons un couple de jardiniers, qui s'occupe du jardin du centre de soin (très charmant) des villages avoisinant, et leurs deux enfants. Ils nous offriront le gîte et le souper, mais surtout un vrai moment de partage sans contre partie! Nous ne regrettons pas cette dernier nuit...certes dans des chambres réservées aux malades et mourants héhé. Vaut mieux pas avoir une rage de dent ici, le plus proche hôpital est a 4h en transport motorisé!