Parque Torres del Paine

Du 12 au 15 février 2013

Pas le temps de s’éterniser à Puerto Natales, malgré son charme inexplicable de ville « du bout du monde ». Etape la plus au sud de notre parcours, Camino del Sur à remplit sa mission et prend une signification particulière ici. A l’inverse de la nuit glaciale, le soleil nous chauffe l’après midi, tout comme le poil de la chambre que nous avons dégotée chez l’habitante. Juste le temps de démarcher une agence pour nous amener demain à l’entrée du parc Torres de Paine, et gros dodo sous sac de couchage extrême et plusieurs couvertures.

Le matin à peine levés, et les ennuis commencent. Impossible de remettre la main sur les billets de bus achetés la veille. Grosse panique, et embrouille avec le chauffeur qui refuse que l’on monte dans son bus, et qui refuse même de nous répondre. On laisse ce gros c.. borné sur place et courons à l’agence. Aude commence vraiment à serrer les dents, mais garde tout de même son sang froid. A l’agence, rebelote, le gérant ne veut rien entendre, et même un français de passage vient mettre son grain de sel pour rien n’arranger. Le ton monte puis comme notre ami chauffeur, la discussion n’est plus possible. Lorsqu’un autre bus passe devant l’agence, il se décide soudainement, à nous faire un papier sommaire en guise de ticket… Ouf.

Notre planning over booké est respecté.

En route pour le Parc « Torres Del Paine » 6h00 !

En arrivant, formalités oblige, nous perdons 1h30 à remplir les papiers, payer (cher) l’entrée, et regarder un film de sensibilisation.. Bon, bon ok, il ne faut pas jeter ses mégots, ni faire de feu.. Après les 2 grands incendies, qui ont ravagés des milliers d’hectares, ces 15 dernières années, c’est compréhensible.

Allez laissez nous aller découvrir ce parc :

Une fois la tente posée à l’extrémité du 1er camping, nous nous attaquons à l’ascension des fameuses tours del Paine. Le départ tardif, nous oblige à une progression rapide. Sur le chemin, plusieurs rivières sont traversées ainsi qu’un camping et un refuge. Après une accalmie de dénivelé, à flans de montagne, nous finissons par une abrupte montée, pour atteindre les cheminées de Paine. Malgré le mauvais temps, nous profitons de ces moments avec les condors, ainsi que le français de l’agence.

Le deuxième jour, on ne va pas chômer non plus. Nous remplaçons le parcours traditionnel en W, par un U, et nous devons aujourd’hui réaliser une double étape. En près de dix heures de marche, parsemés de nombreuses pauses, lacs, et vues magnifiques, nous arrivons enfin au camping à l’entrée du chemin du glacier Grey. Et là, mauvaise surprise. Le prix du camping est vraiment exagéré, ils en profitent encore et une fois de plus nous avons l’impression d’être surveiller et loin d’avoir la liberté que nous sommes venu chercher dans un parc naturel. Malgré l’interdiction, nous décidons d’installer notre tente, loin du camping, sur un parterre de plantes hostiles. A nos risques et périls…

Et ce qui devait arriver arriva. Ici en plein corridor, où le vent vient directement du glacier Grey, le vent y est très froid mais surtout intense. C’est comme cela que nous nous ferons réveiller en pleine nuit avec la tente tentant de récupérer sa liberté. Malgré les énormes pierres à chaque coin, le vent agita la tente toute la nuit. Mais tel, le roseau qui pli sans se rompre, notre Nemesis II, à tenu bon !! Héhé.

Au petit matin, le tapis de sol gonflable n’a pas tenu le coup face à l’épineuse végétation. La pluie bat et se jette sans relâche sur notre bâche de tente depuis plus de 8h. Les yeux bouffis, nous attendons plus d’une heure une accalmie pour pouvoir nous extirper de notre grotte, et partir à l’assaut du glacier. Le temps s’est arrangé quelque peu, mais le vent lui, ne relâche pas son effort. Impressionnante puissance, qui nous oblige de temps à autre à devoir nous accroupir et ne plus bouger pour ne pas risquer de tomber. Quelques rares éclaircies nous permettent d’apprécier le glacier. Et une fois de plus quel spectacle! Après un repas frugal et humide, demi tour pour aller attraper la seule navette qui a le monopole de ramener les touristes à la sortie du parc, en échange d’une liasse de billet. Décidément, ce n’est pas en découvrant la nature que nous pourrons faire des économies.

Sur le chemin du retour, nous concluons que cette étape nature fut éblouissante, soit, mais l’ambiance dégagée par tous les interdits, les chemins dans des zones complètement ravagées par les incendies passés, les gardes forestiers qui surveillent les touristes et le prix tout de même conséquent, nous laissent un petit gout amer au fond du gosier !! Heureusement on a pu admirer des glaciers dérivant perdus et seuls aux milieux des montagnes et des lacs. Magique !!